Cashing Out on Equity: How Corporations Traded DEI for Political Favor
Donald Trump’s second election signaled a shift in political influence, and powerful firms have sought to remain in his good graces – disregarding what the cost may be.
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Editor’s Note: This is The Bell’s first article to be published with a French translation, which you can find below.
By Noémie Veilleux
George Floyd’s brutal murder and the rise of the Black Lives Matter movement forced corporate America to confront its complicity in systemic racism. In response, companies rushed to launch diversity, equity, and inclusion (DEI) programs — heralded as a step toward justice but now facing a rapid, reactionary decline, prompting giants like Amazon and Meta to significantly scale back their DEI programs in recent weeks.
The rationale: DEI efforts negatively impact business performance and growth. This argument is gaining momentum as Donald Trump enters office again, leading to a resurgence of nationalist and anti-globalist rhetoric. Trump has repeatedly criticized “woke” culture as detrimental to American prosperity, putting economic success and social progress in opposition with each other.
But framing DEI efforts as detrimental to the American economy underscores a deeper issue: the commodification of social justice. It reflects a profound shift in how social justice is perceived — not as a moral imperative, but as a commodity. The way equity is portrayed reduces complex societal issues like systemic racism and inequity to marketable assets, where corporate interest often supersedes genuine change. The corporate packaging of social justice turns inclusion into a service to be sold, evaluated through metrics like productivity, innovation, or customer satisfaction — aligning societal values with market profitability.
Donald Trump’s second election has signaled a shift in political influence, and powerful firms have sought to remain in his good graces — disregarding what the cost may be. This opportunity to gain more traction and influence in the political sphere incentivized Zuckerberg and others to “recalibrate” their policies, appointing the Republican Joel Kaplan as lead of the global policy team, to reflect the prevailing political climate rather than reaffirming their commitment to a more equitable society.
Many companies adopted DEI initiatives to boost their image and appeal to socially conscious consumers. Seeing inclusion as a brand strategy makes it easier to abolish such programs as soon as they no longer serve economic interests. One can’t ignore how DEI programs in firms such as Meta align with the priorities of those in power. The reason behind this is quite simple: it’s in their best interest to repeat what the money says. And these days, it is saying that it “will end all of the Marxist diversity, equity and inclusion policies [...] immediately.”
What does this say about the purpose of these corporate inclusion policies in the first place? Were they merely performative gestures to align with a temporary social trend? To that point, in his first few days as president, Trump called for a witch hunt for “disguised” diversity initiatives, demanding that US government workers report DEI efforts or face “consequences.”
These stances not only have consequences within corporate America, but this backward step in terms of recognition of human rights and human dignity sets the stage for a global rollback in markets that are in constant interaction with the United States.
If you listen carefully, you can hear corporations whining that “the legal and policy landscape surrounding diversity, equity, and inclusion efforts in the United States is changing” as a reason for re-evaluating DEI policies. They now see fair treatment as “serving everyone”, not just one demographic, recentering their policies on “merit and skills-based treatment.” I won't dwell here on the extent to which this approach conceals oppressive practices, in and out of corporations, towards people from diverse backgrounds who are not competing on a level playing field.
It has been well demonstrated that a diverse workforce drives innovation, expands markets, and fuels growth. It equips companies to adapt to diverse consumer needs and navigate an increasingly globalized market with cultural competency. But more importantly, diversity humanizes business practices. It challenges institutions to reflect the values of the communities they serve, and to foster empathy and vivre ensemble. Scaling back on DEI efforts reverses the progress made in the past decade toward these goals and perpetuates inequalities that harm not only employees but also society at large.
I’d like to think that when a door closes, a window necessarily opens. And from the little crack, one may hear the persistent voices of those who refuse to let the fight for justice be reduced to a fleeting corporate trend. The question is: will leaders and corporations have enough courage to stand tall against Donald Trump’s mischief, or will they continue to capitulate to convenience and power?
Version française
Le meurtre brutal de George Floyd et l’avènement du mouvement Black Lives Matter ont forcé les firmes américaines à faire face à leur complaisance à l’égard du racisme systémique. Les entreprises se sont empressées de développer des programmes d’équité, diversité et inclusion (ÉDI), présentés comme un pas en direction de la justice. Ces programmes, désormais en proie à un déclin rapide et réactionnaire, sont abandonnés par des géants comme Amazon et Meta, qui ont récemment annoncé leur retrait.
Le justificatif : les efforts en matière d’ÉDI ont un impact négatif sur la performance et la croissance des entreprises. Alors que les entreprises ajustent leurs politiques d'ÉDI sous la pression politique croissante, ce recul est exacerbé par les actions du gouvernement de Donald Trump. Ce phénomène gagne en intensité, marquant le retour d'une rhétorique nationaliste et antimondialiste. Trump et ses partisans attaquent violemment la « culture woke », la qualifiant de menace pour les valeurs fondamentales américaines, et rejetant les efforts d'inclusion et de diversité comme une dérive de la « politique identitaire. »
Supposer que les initiatives en matière d'ÉDI sont préjudiciables met en lumière un problème profondément ancré dans l'économie américaine : la marchandisation de la justice sociale. Cela reflète un changement de paradigme majeur, où la justice sociale n'est plus perçue comme un impératif moral, mais comme un bien monnayable.
En présentant l'équité de cette manière, des enjeux sociétaux complexes, tels que le racisme systémique et les inégalités sociales, sont réduits à de simples actifs commerciaux. En traitant l'inclusion comme un outil de marketing, les entreprises peuvent abandonner ces programmes dès qu'ils ne servent plus leurs intérêts économiques, souvent au détriment des valeurs sociétales.
La seconde élection de Donald Trump marque un changement d'influence politique alors que les entreprises puissantes cherchent à rester dans ses bonnes grâces — sans se soucier du coût social de leurs actions. Cette opportunité de gagner plus de traction et d'influence dans la sphère politique a incité Zuckerberg, parmi d'autres, à « recalibrer » ses politiques, tout en nommant le républicain Joel Kaplan à la tête de l'équipe de politique mondiale. Cette démarche visait moins à réaffirmer leur engagement pour une société plus équitable qu’à s’adapter au climat politique dominant.
Qu'en est-il de l'objectif de ces politiques d'inclusion au sein des entreprises ? S'agit-il simplement de gestes performatifs pour s'aligner aux tendances sociales ? Le constat est clair : nombreuses sont les entreprises qui ont adopté des initiatives en matière d'ÉDI non par conviction, mais pour améliorer leur image et attirer la clientèle socialement consciente. En traitant l’inclusion comme un simple outil de marketing, elles peuvent facilement abandonner ces programmes dès qu’ils ne servent plus leurs intérêts économiques. Les programmes d'ÉDI au sein de géants comme Meta semblent souvent alignés avec les priorités de ceux qui détiennent le pouvoir, car il est dans leur intérêt de suivre les lignes dictées par l’argent. Actuellement, l’argent semble dire d'une seule voix qu'il faut « mettre fin immédiatement à toutes les politiques marxistes en matière de diversité, d'équité et d'inclusion ».
À cet égard, dès les premiers jours de son mandat, Donald Trump a lancé une chasse aux sorcières contre les initiatives « déguisées » en faveur de la diversité, exigeant que les fonctionnaires américains signalent toute initiative en matière d'inclusion sociale sous peine de « conséquences » tel que le licenciement.
Ces prises de position ne se limitent pas aux entreprises américaines. Elles ont des répercussions bien plus larges, car ce recul ouvre la voie à un phénomène de régression à l’échelle mondiale, affectant les marchés qui sont en constante interaction avec les États-Unis.
Si vous prêtez une oreille attentive, vous pouvez entendre les entreprises mentionner que « le paysage juridique et politique entourant les efforts en matière de diversité, d'équité et d'inclusion aux États-Unis est en train de changer » comme raison de réévaluer les politiques d'ÉDI. Elles considèrent désormais qu'un traitement équitable consiste à « servir tout le monde », et pas seulement un groupe démographique, et recentrent leurs politiques sur un « traitement fondé sur le mérite et le talent ». Je ne m’attarderai pas ici sur la façon dont cette approche peut dissimuler des pratiques oppressives, tant au sein des entreprises qu’à l’extérieur, à l’égard de personnes issues de la diversité, qui ne se trouvent pas sur un pied d'égalité dans un tel cadre concurrentiel.
Il est prouvé qu’une main-d'œuvre diversifiée stimule l'innovation, élargit les marchés et favorise la croissance. Elle permet aux entreprises de mieux répondre aux besoins variés des consommateurs et de naviguer dans un marché de plus en plus mondialisé en faisant preuve de compétence culturelle. Mais surtout, la diversité humanise les pratiques commerciales. Elle pousse les institutions à refléter les valeurs des communautés qu'elles servent, à promouvoir l’empathie et à encourager le vivre ensemble. Réduire les efforts en matière d’ÉDI, c’est non seulement inverser les progrès réalisés au cours de la dernière décennie pour atteindre ces objectifs, mais aussi perpétuer des inégalités qui nuisent tant aux employés qu'à la société dans son ensemble.
Je voudrais penser que lorsqu'une porte se ferme, une fenêtre s'ouvre nécessairement. Et de la petite fissure, on peut entendre les voix persistantes de personnes qui refusent que la lutte pour la justice soit réduite à une tendance corporatiste éphémère. La question qui se pose aujourd’hui est de savoir si nous serons témoins d'une véritable transformation des pratiques d’ÉDI, ou si nous laisserons ces principes se dissoudre dans l'intérêt économique immédiat des entreprises. Le moment est venu de réaffirmer la justice sociale comme une priorité collective, non pas une monnaie d'échange.
Noémie Veilleux is a sexologist who graduated with honors from Université du Québec à Montréal. She is involved in research and program design aimed at addressing and preventing sexual violence in educational settings. Noémie has also worked on the implementation of public health policies within Quebec's Ministry of Higher Education. She is passionate about outdoor activities and sustainable changes that arise from the convergence of knowledge development, community action, and inclusive public policy. Beyond her professional bio, Noémie is a friend, sister, and adventurer. She is excited to join Max Bell community to further enhance her skills and critical thinking.